top of page

Lyrics

Amsterdam
 

Dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui chantent
Les rêves qui les hantent
Au large d’Amsterdam
Dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui dorment
Comme des oriflammes
Le long des berges mornes

 

Dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui meurent
Pleins de bière et de drames
Aux premières lueurs
Mais dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui naissent
Dans la chaleur épaisse
Des langueurs océanes

 

Dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui mangent
Sur des nappes trop blanches
Des poissons ruisselants
Ils vous montrent des dents
A croquer la fortune
A décroisser la Lune
A bouffer des haubans

 

Et ça sent la morue
Jusque dans le cœur des frites
Que leurs grosses mains invitent
A revenir en plus
Puis se lèvent en riant
Dans un bruit de tempête
Referment leur braguette
Et sortent en rotant

 

Dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui dansent
En se frottant la panse
Sur la panse des femmes
Et ils tournent et ils dansent
Comme des soleils crachés
Dans le son déchiré
D’un accordéon rance

 

Ils se tordent le cou
Pour mieux s’entendre rire
Jusqu’à ce que tout à coup
L’accordéon expire
Alors le geste grave
Alors le regard fier
Ils ramènent leur batave
Jusqu’en pleine lumière

 

Dans le port d’Amsterdam
Y’a des marins qui boivent
Et qui boivent et reboivent
Et qui reboivent encore
Ils boivent à la santé
Des putains d’Amsterdam
De Hambourg et d’ailleurs
Enfin ils boivent aux dames

Qui leur donnent leur joli corps
Qui leur donnent leur vertu
Pour une pièce en or
Et quand ils ont bien bu
Se plantent le nez au ciel
Se mouchent dans les étoiles
Et ils pissent comme je pleure
Sur les femmes infidèles

 

 

 

À bicyclette

 

Quand on partait de bon matin

Quand on partait sur les chemins

À bicyclette

Nous étions quelques bons copains

Y avait Fernand y avait Firmin

Y avait Francis et Sébastien

Et puis Paulette

 

On était tous amoureux d'elle

On se sentait pousser des ailes

À bicyclette

Sur les petits chemins de terre

On a souvent vécu l'enfer

Pour ne pas mettre pied à terre

Devant Paulette

 

Faut dire qu'elle y mettait du cœur

C'était la fille du facteur

À bicyclette

Et depuis qu'elle avait huit ans

Elle avait fait en le suivant

Tous les chemins environnants

À bicyclette

 

Quand on approchait la rivière

On déposait dans les fougères

Nos bicyclettes

Puis on se roulait dans les champs

Faisant naître un bouquet changeant

De sauterelles, de papillons

Et de rainettes

 

Quand le soleil à l'horizon

Profilait sur tous les buissons

Nos silhouettes

On revenait fourbus contents

Le cœur un peu vague pourtant

De n'être pas seul un instant

Avec Paulette

 

Prendre furtivement sa main

Oublier un peu les copains

La bicyclette

On se disait c'est pour demain

J'oserai, j'oserai demain

Quand on ira sur les chemins

À bicyclette

 

 

​

Barbara

 

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Épanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

 

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t'ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

 

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand même ce jour-là

N'oublie pas

 

Un homme sous un porche s'abritait

Et il a crié ton nom ; Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t'es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

 

Et ne m'en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j'aime

Même si je ne les ai vus qu'une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s'aiment

Même si je ne les connais pas

 

Rappelle-toi Barbara

N'oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l'arsenal

Sur le bateau d'Ouessant

 

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu'es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d'acier de sang

 

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort, disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara, il pleut sans cesse sur Brest

Mais ce n'est plus pareil

et tout est abimé

C'est une pluie de deuil terrible et désolée

 

Ce n'est même plus l'orage

De fer d'acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l'eau sur Brest

Et vont pourrir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

 

 

​​​

La bohème

 

Je vous parle d'un temps

Que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître

Montmartre en ce temps-là accrochait ses lilas

Jusque sous nos fenêtres et si l'humble garni

Qui nous servait de nid ne payait pas de mine

C'est là qu'on s'est connus

Moi qui criait famine et toi qui posais nue.

 

La bohème, la bohème.

Ça voulait dire on est heureux

La bohème, la bohème.

Nous ne mangions qu'un jour sur deux

 

Dans les cafés voisins

Nous étions quelques-uns

Qui attendions la gloire et bien que miséreux

Avec le ventre creux

Nous ne cessions d'y croire et quand quelque bistro

Contre un bon repas chaud

Nous prenait une toile, nous récitions des vers

Groupés autour du poêle en oubliant l'hiver

 

La bohème, la bohème,

Ça voulait dire tu es jolie.

La bohème, la bohème,

Et nous avions tous du génie.

 

Souvent il m'arrivait

Devant mon chevalet

De passer des nuits blanches

Retouchant le dessin

De la ligne d'un sein

Du galbe d'une hanche et ce n'est qu'au matin

Qu'on s'asseyait enfin

Devant un café-crème

Épuisés mais ravis

Fallait-il que l'on s'aime et qu'on aime la vie.

 

La bohème, la bohème,

Ça voulait dire on a 20 ans

La bohème, la bohème,

Et nous vivions de l'air du temps.

 

Quand au hasard des jours

Je m'en vais faire un tour

À mon ancienne adresse

Je ne reconnais plus

Ni les murs, ni les rues

Qui ont vu ma jeunesse

En haut d'un escalier

Je cherche l'atelier

Dont plus rien ne subsiste

Dans son nouveau décor

Montmartre semble triste et les lilas sont morts.

 

La bohème, la bohème,

On était jeunes, on était fous.

La bohème, la bohème,

Ça ne veut plus rien dire du tout.

​​

​

​

Emmenez-moi

 

Emmenez-moi au bout de la terre

emmenez-moi au pays des merveilles.

Il me semble que la misère

serait moins pénible au soleil.

 

Vers les docks où le poids et l’ennui

me courbent le dos,

ils arrivent le ventre alourdi

de fruits les bateaux.

Ils viennent du bout du monde

apportant avec eux

des idées vagabondes

aux reflets de ciels bleus

de mirages.

 

Traînant un parfum poivré

de pays inconnus

et d’éternels étés

où l’on vit presque nus

sur les plages.

Moi qui n’ai connu toute ma vie

que le ciel du nord,

j’aimerais débarbouiller ce gris

en virant de bord.

 

Emmenez-moi au bout de la terre….

 

Dans les bars, à la tombée du jour,

avec les marins

quand on parle de filles et d’amour

un verre à la main. 

Je perds la notion des choses

et soudain ma pensée

m’enlève et me dépose

un merveilleux été

sur la grève

 

Où je vois tendant les bras

l’amour qui comme un fou

court au-devant de moi

et je me pends au cou

de mon rêve. 

Quand les bars ferment, que les marins

rejoignent leur bord,

moi je rêve encore jusqu’au matin

debout sur le port.

 

Emmenez-moi au bout de la terre…

 

Un beau jour sur un rafiot craquant

de la coque au pont,

pour partir je travaillerai dans

la soute à charbon.

Prenant la route qui mène

à mes rêves d’enfant

sur des îles lointaines

où rien n’est important

que de vivre.

 

Où les filles alanguies

vous ravissent le cœur

en tressant m’a-t-on dit

de ces colliers de fleurs

qui enivrent.

Je fuirai laissant là mon passé

sans aucun remords,

sans bagage et le cœur libéré

en chantant très fort.

 

Emmenez-moi au bout de la terre…

​​

​​

​

Hymne à l’amour

 

J’irais jusqu’au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais


J’irais décrocher la lune
J’irais voler la fortune
Si tu me le demandais


Je renierais ma patrie

Je renierais mes amis
Si tu me le demandais


On peut bien rire de moi,
Je ferais n’importe quoi
Si tu me le demandais

 

Le ciel bleu sur nous peut s’effondrer
Et la terre peut bien s’écrouler
Peu m’importe si tu m’aimes
Je me fous du monde entier


Tant que l’amour inond’ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m’importent les problèmes
Mon amour, puisque tu m’aimes

 

Si un jour la vie t’arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m’importe, si tu m’aimes
Car moi je mourrai aussi

 

Nous aurons pour nous l’éternité
Dans le bleu de toute l’immensité
Dans le ciel, plus de problèmes
Mon amour, crois-tu qu’on s’aime ?

Dieu réunit ceux qui s’aiment !

​

​​​

​​

Je hais les dimanches

Tous les jours de la semaine

Sont vides et sonnent le creux

Bien pire que la semaine

Y a le dimanche prétentieux

Qui veut paraître rose

Et jouer les généreux

Le dimanche qui s'impose

Comme un jour bienheureux

 

Je hais les dimanches !

 

Dans la rue y a la foule

Des millions de passants

Cette foule qui coule

D'un air indifférent

Cette foule qui marche

Comme à un enterrement

L'enterrement d'un dimanche

Qui est mort depuis longtemps.

 

Je hais les dimanches !

 

Tu travailles toute la semaine et le dimanche aussi

C'est peut-être pour ça que je suis de parti pris

Chéri, si simplement tu étais près de moi

Je serais prête à aimer tout ce que je n'aime pas

 

Les dimanches de printemps

Tout flanqués de soleil

Qui effacent en brillant

Les soucis de la veille

Dimanche plein de ciel bleu

Et de rires d'enfants

De promenades d'amoureux

Aux timides serments

 

Et de fleurs aux branches

 

Et parmi la cohue

Des gens, qui, sans se presser

Vont à travers les rues

Nous irions nous glisser

Tous deux, main dans la main

Sans chercher à savoir

Ce qu'il y aura demain

N'ayant pour tout espoir

 

Que d'autres dimanches

 

Et tous les honnêtes gens

Que l'on dit bien pensants

Et ceux qui ne le sont pas

Et qui veulent qu'on le croit

Et qui vont à l'église

Parce que c'est la coutume

Qui changent de chemises

Et mettent un beau costume

 

Ceux qui dorment vingt heures

Car rien ne les en empêche

Ceux qui se lèvent de bonne heure

Pour aller à la pêche

Ceux pour qui c'est le jour

D'aller au cimetière

Et ceux qui font l'amour

Parce qu'ils n'ont rien à faire

Envieraient notre bonheur

Tout comme j'envie le leur

 

D'avoir des dimanches

De croire aux dimanches

D'aimer les dimanches

Quand je hais les dimanches...

​​​

​

​

La mer
 

La mer

qu'on voit danser

le long des golfes clairs

a des reflets d'argent,

la mer,

des reflets changeants

sous la pluie.

 

La mer

au ciel d'été confond

ses blancs moutons

avec les anges si purs,

la mer bergère d'azur

infinie.

 

Voyez,

près des étangs,

ces grands roseaux mouillés.

Voyez,

ces oiseaux blancs

et ces maisons rouillées.

 

La mer

les a bercés

le long des golfes clairs

et d'une chanson d'amour,

la mer

a bercé mon cœur

pour la vie.

​

​​

​

Nuages

 

Lentement dans le soir

Le train s'en va

Sur le quai son mouchoir

S'enfuit déjà

 

Dans la glace comme un songe

Le mur gris de sa maison

Sous le jour qui s'allonge

S'estompe à l'horizon

 

Un nuage s'étire sur son toit bleu,

En passant il semble dire,

Un triste adieu

 

Et tout ce que j'aimais

Lorsque le train vire

Dans un flot de fumée

S'efface à jamais

​​​​​​​​​

 

 

Sous le ciel de Paris

 

Sous le ciel de Paris

s'envole une chanson

elle est née d'aujourd'hui

dans le cœur d'un garçon

Sous le ciel de Paris

marchent des amoureux

leur bonheur se construit

sur un air fait pour eux

 

Sous le Pont de Bercy

un philosophe assis

deux musiciens, quelques badauds

puis des gens par milliers

 

Sous le ciel de Paris

jusqu'au soir vont chanter

l'hymne d'un peuple épris

de sa vieille cité

 

Près de Notre-Dame

parfois couve un drame

oui, mais à Paname

tout peut s'arriver

 

Quelques rayons du ciel d'été

l'accordéon d'un marinier

l'espoir fleurit au ciel de Paris

 

Sous le ciel de Paris

coule un fleuve joyeux

il endort dans la nuit

les clochards et les gueux

Sous le ciel de Paris

les oiseaux du Bon Dieu

viennent du monde entier

pour bavarder entre eux

 

Et le ciel de Paris

a son secret pour lui

depuis vingt siècles il est épris

de notre île Saint-Louis

 

quand elle lui sourit

il met son habit bleu

Quand il pleut sur Paris

c'est qu'il est malheureux

 

quand il est trop jaloux

de ses millions d'amants

il fait gronder sur nous

son tonnerre éclatant

Mais le ciel de Paris

n'est pas longtemps cruel

pour se faire pardonner

il offre un arc-en-ciel

​

​

Becca smiles off stage, about to take her headphones off during recording
A drummer smiles whilst playing with brushes

Amsterdam


In the port of Amsterdam
There are sailors who sing
Dreams that haunt them
Off the coast of Amsterdam
In the port of Amsterdam
There are sailors who sleep
Like flying banners
Along the gloomy banks

​

In the port of Amsterdam
There are sailors who die
Full of beer and drama
At the first light of dawn
But in the port of Amsterdam
There are sailors who are born
In the thick heat
Of the ocean languor

 

In the port of Amsterdam
There are sailors who eat
On gleaming white tablecloths
Dripping wet fish
They show you their teeth
That can bite into fortune
That can bring down the moon
That can eat shrouds

 

And you can smell the codfish
In even the heart of the French fries
That their big hands invite
To comeback for more
Then they stand up laughing
In the noise of a storm
Zipping up their flies
And walking out belching

 

In the port of Amsterdam
There are sailors who dance
And rub up their paunch
Against the stomachs of women
And they turn and they dance
Like spit-out suns
In the torn sound
Of a rancid accordion

 

They twist their necks
To better hear themselves laughing
Until suddenly
The accordion dies
Then with a solemn movement
Then with a proud look
They bring back their Dutch girl
Into the open light

 

In the port of Amsterdam
There are sailors who drink
And who drink and drink again
And who still drink more
They drink to the health
Of the whores of Amsterrdam
Of Hamburg and elsewhere
In the end they drink to the women

Who give them their pretty bodies
Who give them their virtue
For a piece of gold
And when they’ve drunk well
They stand with their noses to the sky
Blow their noses in the stars
And they piss as I cry
On the unfaithful women

 

 

 

By bicycle

 

When we would leave in early morning

When we would leave on the paths

On our bicycles

We were great friends

There was Fernand, there was Firmin

There was Francis and Sebastien

And then Paulette

 

We were all in love with her

We felt ourselves grow wings

By bicycle

On the little dirt trails

We often went through hell

To not put our foot down

In front of Paulette

 

You have to say she put her heart into it

She was the postman's daughter

On her bicycle

And since she was eight years old

She had followed him around

On all the surrounding trails

On her bicycle

 

When we approached the river

We left in the ferns

Our bicycles

And rolled around in the fields

Giving rise to a changing bouquet

Of grasshoppers, butterflies

And frogs

 

When the sun on the horizon

Cast onto all the shrubbery

Our shadows

We went back exhausted and happy

Though our heart a bit sad

To not have had a minute alone

With Paulette

 

To furtively take her hand

And forget the others for a while

And the bicycle

We'd say it's for tomorrow

I'll dare, I'll dare try tomorrow

When we take to the trails

By bicycle

 

​

 

Barbara

 

Remember Barbara

It rained incessantly on Brest that day

And you walked smiling

Flushed, enraptured, streaming-wet

In the rain

 

Remember Barbara

It rained incessantly on Brest

And I ran into you on Siam Street

You were smiling

And I smiled too

 

Remember Barbara

You whom I didn't know

You who didn't know me

Remember

Remember that day still

Don't forget

 

A man was taking cover under a porch

And he cried your name; Barbara

And you ran to him in the rain

Streaming-wet, enraptured, flushed

And you threw yourself in his arms

Remember that, Barbara

 

And don't be mad if I speak familiarly

I speak familiarly to everyone I love

Even if I've only seen them once

I speak familiarly to all who are in love

Even if I don't know them

 

Remember Barbara

Don't forget

That good and happy rain

On your happy face

On that happy town

That rain upon the sea

Upon the arsenal

Upon the Ushant boat

 

Oh Barbara

What shit-stupidity the war

Now what's become of you

Under this iron rain

Of fire and steel and blood

 

And he who held you in his arms

So lovingly

Is he dead, missing or even still alive

Oh Barbara, it's rained incessantly on Brest

But it isn't the same anymore and

everything is wrecked

It's a rain of terrible and desolate mourning

 

Nor is it still a storm

Of iron and steel and blood

But simply, clouds

That die like dogs,

Dogs that disappear

In the downpour drowning Brest

And float away to rot far away

A long, long way from Brest

Of which there's nothing left

 

​

​

La boheme

 

I tell you about a time

That people under twenty years old could not know

Montmartre at the time was hanging its lilacs

Up under our windows, and even if our modest furnishings

That we used as a nest did not look great,

That is where we met,

Me starving and you posing nude.

 

La boheme, la boheme,

It meant we are happy.

La boheme, la boheme,

We only ate every other day.

 

In the cafés nearby

We were a few

Who were waiting for glory, and although poor

With our empty bellies

We would not stop believing, and when some bistro,

For a nice warm meal

Would take a painting, we recited verses,

Gathered around the stove while forgetting the winter.

 

La boheme, la boheme,

It meant you are pretty.

La boheme, la boheme,

And we were all talented.

 

Often I would,

In front of my easel,

Spend sleepless nights

Altering the drawing,

Of the line of a breast,

Of the curve of a hip, and only in the morning,

We would finally sit,

In front of a white coffee,

Exhausted but delighted.

We must have loved each other and loved life.

 

La boheme, la boheme,

It meant we are twenty years old.

La boheme, la boheme,

We lived on the air of the time

 

When perchance, some days

I go for a walk

To my old address

I no longer recognize

Neither the walls, nor the streets

That witnessed my youth.

At the top of a stairway,

I look for the studio

Of which nothing remains.

In its new setting,

Montmartre seems sad and the lilacs are dead.

 

La boheme, la boheme.

We were young, we were mad

La boheme, la boheme.

It doesn't mean anything anymore.

 

 

 

Carry me away

 

Carry me away to the ends of the earth

Carry me away to a land of wonders

It seems to me that misery

would be less painful in the sun

 

Around the docks, where burden and boredom

bend my back down

they arrive, their bellies heavy

with fruits, the ships.

They come from all over the world

bringing with them

wandering thoughts

in the reflection of blue skies

of mirages

 

Trailing a peppery scent

of unknown countries

and everlasting summers

where people live half-naked

on the beaches.

I who have known nothing all my life

but the northern sky

would like to wash away this grayness

going about.

 

Carry me away to the ends of the earth…

 

In the bars at the end of the day

with the sailors

when we talk about girls and of love

with a glass in hand

I lose my senses

and suddenly my thoughts

carry me away,

to a wonderful summer

on the shingle

 

where I see, arms outstretched

a lover running madly

to meet me

and I throw my arms

around my dream

When the bars close and the sailors

go back on board

I dream still until morning,

standing in the harbour

 

Carry me away to the ends of the earth…

 

One glorious day, on an old tub creaking

from hull to deck

to earn my leave I'll work

shovelling coal

Following the road that leads

to my childhood dreams,

on islands faraway,

where nothing else matters

but living,

 

Where languid girls

capture your heart,

by weaving, as I've been told,

flower garlands

which intoxicate you

I'll run away, leaving my past behind

Without any remorse

with no luggage and a free heart

singing ever so loudly

 

Carry me away to the ends of the earth…

 

​

 

Hymn to love

 

I would go to the end of the earth

I would dye my hair blond

If you asked me to

 

I would take down the moon

I would steal a fortune

If you asked me to

 

I would renounce my country

I would renounce my friends

If you asked me to

 

You can laugh at me

I would do anything

If you asked me to

 

The blue sky could fall on us

And the earth could crumble away

What matter, if you love me

I don’t care at all about the whole world

 

As long as love floods my mornings

As long as my body trembles under your hands

What matter, our problems

My love, since you love me

 

If one day, life tears you away from me

If you die, if you are far from me

What matter, if you love me

Because I will die too

 

We will have each other for eternity

In the blue of the complete vastness

In heaven, no more problems

My love, do you believe that we love each other?

God reunites those who are in love

 

​​

​

I hate sundays

 

All the days of the week

Are empty and sound hollow

But even worse than the week

Is the pretentious Sunday

That would like to look rosy
And act generous

The Sunday would like to appear

Like a day full of happiness

 

I hate Sundays!

 

The streets are crowded

Millions of passers-by

This crowd that flows past

With an air of indifference

This crowd that marches on

Like it's going to a funeral

The funeral of a Sunday

That has died long ago

 

I hate Sundays!

 

You work all week long and also on Sunday

Maybe it's because of this that I'm prejudiced

Darling, if only you were near to me

I would be ready to love everything that I do not like

 

The Sundays in springtime

All filled with sun
And erase, as they shine

The sorrows of yesterday

Sunday filled with blue skies

And the laughter of children

From promenades of couples in love

To timid vows

 

And the flowers in the branches

 

And in the middle of the affray

People who, without hurrying

Will cross the streets

We will slip through

The two of us, holding hands

Without wanting to know

What will happen tomorrow

Having only as hope

 

Other Sundays

 

And all the honest people

That one calls right-thinking

And those who are not

And who want us to believe they are

And who go to church

Because it is the custom

Who change their shirts

And put on a nice suit
 

Those who sleep for twenty hours

Because nothing stops them from doing so

Those who get up early

To go fishing

Those for who it's the day

To go to the cemetery

And those who make love

Because they have nothing else to do

Are jealous of our happiness

Just as I envy theirs
 

For having Sundays

For believing in Sundays
For loving Sundays
When I hate Sundays…

 

 

 

The sea


The sea

That we glimpse dancing

along the bright bays

Has shimmers of silver

The sea

Changing shimmers

In the rain

 

The sea

In the summer sky mistakes

The white sheep clouds

For angels so pure,

The sea, shepherdess

of the endless blue

 

Look!

Near to the ponds

Those tall wet reeds

Look!

Those white birds

And those rust-red houses

 

The sea

Has cradled them

Along the bright bays

And with a love song

The sea

Has cradled my heart

my whole life long

 

 

 

Clouds

 

Slowly in the evening

The train leaves

On the platform its handkerchief

Is already flying away

 

In the mirror, like a dream

The grey walls of his house

On the long days

It gets blurred with the horizon

 

A cloud stretches out on its blue roof

As it passes it seems to say

A sad goodbye

 

And everything that I loved

When the train turns

In a puff of smoke

Vanishes forever

 

​

 

Under Paris skies

 

Beneath the Parisian sky

A song flutters away,

It was born today

In a young boy's heart

Beneath the Parisian sky

Lovers walk about,

Their happiness is built

Upon a tune made just for them

 

Beneath the Pont de Bercy

There's a seated philosopher

Two musicians and a few onlookers

And then people in the thousands

 

Beneath the Parisian sky

Will sing into the evening

The hymn of the people in love

With their old city

 

Near Notre Dame

At times there’s trouble brewing

But in "Paname"

Anything can happen

 

A few rays from the summer sky

The accordion of a sailor

Hope is blossoming in the Parisian sky

 

Beneath the Parisian sky

A joyous river flows

That lulls to sleep

The tramps and the beggars

Beneath the Parisian sky

God's birds

Come from around the world

To chat among themselves

 

And the Parisian sky

Has its own secret

For twenty centuries it has been in love

With our Île Saint-Louis

 

When she smiles at him

He puts on his blue suit

When it rains over Paris

It's because he's sad

 

When he gets too jealous

Of her millions of lovers

He unleashes upon us

His roaring thunder

But the Parisian sky

Is not cruel for long

So that he may be forgiven

He offers a rainbow

​

​

​​

All translations anon.

A pianist lounges over the piano whilst playing nonchalantly with his left hand
Becca sings with closed eyes and hands outstretched
À bicyclette
Barbara
La bohème
Emmenez-moi
Hymne à l’amour
Je hais les dimanches
La mer
Nuages
Sous le ciel de Paris
Amsterdam
bottom of page